Mes premiers Championnats Nationaux au Canada

Mes premiers Championnat Nationaux Canadiens furent une expérience de plus parmi les nombreuses qui se présentent à moi actuellement.

Techniquement parlant, cela est l'équivalent de nos championnats bateaux courts français. Skiff et 2 sans barreur uniquement. Mais ici au Canada, la priorité n'est clairement pas faire de ce championnat une étape principale de la saison. Il est vrai que pour moi, Cazaubon en Avril était le point de passage de l'année pour espérer rentrer en équipe nationale et prendre sa place dans un bateau. Cela était parfois même le couperet pour certaines sélections de bateaux. Le programme d'entraînement était fait de façon à s'assurer une performance quasi optimale lors de ce championnat. Pas étonnant que je sois surpris en ouvrant mon planning d'entraînement la semaine dernière. J'y ai découvert 2 tests ergo sur 6km, un test physiologique sur ergomètre aussi (VO2max) et il y avait même des entraînements prévus entre les courses ! Clairement, l'objectif de la saison n'était pas là. Il est vrai qu'ici, la sélection se fait tous les jours. Si toute l'équipe fait le même programme d'entraînement, on part sur le même pied d'égalité sur la ligne de départ. Gros changement aussi : tout le monde court en skiff (ou presque). Pointus, coupleux, -23, juniors, élites,... . Cela densifie énormément les courses, rend les parcours plus compétitifs et donnent un peu de piquant parfois.


NRC2014 2-450pxTout cela mis bout-à-bout, j'ai couru sur ce WE dans un état fatigue que je n'avais jamais atteint lors d'un championnat officiel. J'ai du trouver les ressources physiques, mentales, techniques en moi pour continuer à avancer et me battre jusqu'au bout.
Comme en France, le championnat commence par un parcours contre-la-montre le vendredi. Je réalise un parcours solide et prend la 1ère place à plus de 6 secondes du 2ème. Pour l'anecdote, j'ai remporté tous les parcours contre-la-montre de mes championnats bateaux courts depuis 2006. Je me suis donc dit que cela débutait bien. Mais j'ai aussi appris ces derniers mois que mes coéquipiers sont des compétiteurs acharnés qui ne lâchent rien et qui surtout feront tout pour battre celui qui est devant. La dynamique de groupe ! Donc je savais que ces 6 secondes allaient attiser le feu et que la bataille allait faire rage pour venir me chercher.
En guise d'intermède le vendredi après midi, le programme prévoyait un entraînement sur ergomètre : 3x6km alignés les uns contre les autres avec prise de lactate. Comme tous les vendredi après midi. Je suis rentré le soir complètement rincé.


Les deux courses du samedi furent une épreuve coup après coup. Le matin en quart de finale, je tombe contre Rob Gibson, le futur vainqueur. Ce ne fut pas une course plein gaz mais j'ai tout de même du m'employer pour l'emporter. Idem l'après-midi contre mon francophone de coéquipier, Pascal Lussier. Le Québécois n'a eu de cesse de pousser dans une course où, je dois l'avouer, j'ai bien cru que je n'allais pas savoir donner mon 1er coup de rame. Je ne me suis jamais senti aussi vide d'énergie qu'avant cette course. Visiblement, mes adversaires ayant fait le même programme d'entraînement n'étaient pas plus frais. J'ai ramé de façon plus relâchée. Je n'avais pas le choix avec les réservoirs à vide. Au final, je fais une bonne course où je me suis appliqué techniquement. Je remporte la course mais j'y ai laissé quelques plumes dans l'affaire. Je suis vite rentré chez moi pour me mettre les jambes dans l'eau froide, manger comme il se doit et me coucher à 21h en espérant avoir récupéré pour 14h le lendemain.

 

NRC2014 3 450pxJe suis monté au départ le dimanche avec la ferme intention de ne rien lâcher et de gagner mes premiers championnats nationaux au Canada. Oubliés les muscles endoloris et la surcharge de travail des jours précédents, je voulais placer ma boule de bateau en 1er sur la ligne d'arrivée. Je savais que mes coéquipiers, adversaires du jour, n'allaient pas me faire la part facile mais c'est plein d'envie que je me suis aligné au départ. Mon cerveau avait beau être à 100%, mon corps, lui, n'a pas répondu comme je l'aurais souhaité. Je fais un 1er 500m moyen sans pouvoir prendre un net avantage qui est souvent synonyme de relâchement pour moi dans le 1000 du milieu. Le rythme n'était pas bon, je fais des petites erreurs qui ne me mettent pas à l'aise. J'ai fait l'erreur de me concentrer sur Will Dean que je pensais être le rameur à battre de la course. Erreur de débutant. En finale, tous les compteurs sont remis à zéro et j'en ai fait les frais. Rob Gibson s'est fait la malle dans le 2ème 500 et je ne l'ai plus revu. Il s'impose avec plus de 3 secondes ! Impressionnant de solidité ! Je termine 2ème dans un mouchoir de poche avec le 3ème et le 4ème. Définitivement pas ma meilleure course mais je n'ai aucun regret, je ne pouvais pas faire plus ce jour là. Cela montre que la densité de l'équipe est bonne. J'ai beaucoup appris sur moi-même durant ces 3 jours. Comme quoi même après autant d'années, je continue à apprendre. C'est fantastique. Morale de l'histoire ? Pas besoin de gagner toutes les courses, il n'y en a qu'une qui compte à la fin.

 

Un grand merci à tous les volontaires, au comité d'organisation ainsi qu'à toutes celles et tous ceux qui ont oeuvré à faire de ce WE de compétition un vrai succès. Merci !

 

 

La suite ?

 

Départ ce mercredi 12 novembre pour Los Angeles pour 15 jours de stage d'entraînement. Pas de bateau mais du vélo, de l'ergo et de la musculation sous le soleil californien !

 

« L'aventure continue... »

 

 

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