Intermède
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- vendredi 7 novembre 2014 04:05

Je n'ai donné que très peu de nouvelles depuis Lucerne. Je me suis contenté de messages courts et pratiques sur les réseaux sociaux. Voici un petit résumé des dernières semaines.
Lucerne fut une occasion supplémentaire de pouvoir engranger de l'expérience en skiff mais avec une donnée de plus : la fatigue. Il est vrai que ma participation aussi inopinée qu'étonnante aux Régates Royales d'Henley n'a pas aidé. C'était surtout la fin d'un cycle de compétitions commencé avec le championnat de France bateaux longs début Juin. L'enchaînement presque tous les WE m'a amené, aussi bien à me sentir à mon pic de forme après 3 régates comme à me sentir dans le dur à la 5ème ! Mais c'est justement avec la fatigue qu'il fallait composer. Je me suis donné à fond sur chaque course. Je fais jeu égal avec les « gros » en demi-finale pour finalement « exploser » à 100m de l'arrivée face à un Olaf Tufte revanchard après Aiguebelette. J'échoue au pied de l'entrée en finale mais avec une info importante. Je suis à même de rivaliser et avec un brin de fraicheur, cela aurait pu le faire. Toutefois, il y a encore une sacrée marche avec les 3-4 premiers qui sont vraiment un cran au-dessus. Je crois qu'il va falloir que le programme canadien révolutionne ma VO2max pour que je commence à jouer vraiment ! Bref, en finale B (places de 7 à 12), je mène la course de bout en bout mais le Roumain prend les choses en main à l'entrée du dernier 250m et je n'arrive pas à contrecarrer l'attaque. Je termine 2ème de cette course impressionnante. Impressionnante car les 4 autres adversaires ont eu des ailes dans cette dernière portion de parcours. Nous finissons tous en moins de 2 secondes et demi ce qui en fait la 2ème course la plus serrée de ma carrière (1).
Puis ce fut le retour à Toulouse pour vivre d'autres beaux moments de la vie. Le mariage de Cédric dont j'étais le témoin, « 2 jours surprises » organisés par les gars du quatre de couple (Jo Coeffic, JD Bernard et Cédric Berrest) pour me dire au revoir (2), l'enterrement de vie de garçon de mon ami d'enfance. Autant d'occasions importantes avant de m'envoler outre Atlantique. Mais il ne fallait pas perdre de vue la préparation pour les mondiaux. Ces quelques jours pour décompresser de ces semaines plus que fatigantes étaient nécessaires. Je suis retourné à l'entraînement gonflé à bloc. J'essaye actuellement un tout nouveau bateau de chez Empacher. Un bel oiseau ! Je sens que la vitesse est bonne. Je garde pour l'instant le même schéma d'entraînement que celui des années précédentes. D'un commun accord avec le staff canadien, nous avons convenu que de changer radicalement la préparation à 1 mois d'une échéance majeure était trop risqué. Je rame donc seul face à mes chronos sur la Garonne qui est bien capricieuse en ce moment. D'un jour sur l'autre c'est aussi bien un miroir qu'un torrent déchaîné. La faute aux nombreux orages qui gonflent de façon intempestive le cours d'eau !
Dans le même temps, je continue à travailler à Toulouse Matabiau jusqu'au 7 Août. Je garde donc mon aménagement horaire jusqu'à cette date avant de partir en congé de disponibilité (sans solde) pour une durée de 2 ans. Il faut ajouter à cela le déménagement qui n'est pas une simple affaire. Pour ceux qui se posent la question, nous n'emmenons presque rien. J'ai rempli 2 bagages de vêtements. Une housse avec mon vélo. Et 2 cantines métalliques qu'on envoie en fret maritime avec des choses que l'on souhaite avoir de l'autre côté mais que nous ne sommes pas pressés de retrouver. Le reste ? Vendu ou donné, voire stocké. Mais en toute honnêteté, ce n'est pas un grille-pain ou une machine à laver qui sont compliqués à racheter si l'on revient un jour. Le plus dur actuellement, c'est de gérer la logistique et de vivre dans un appartement qui ressemble plus à un campement militaire qu'à un logement. Départ pour les Pays-Bas dimanche 10 Août avec la remorque à bateaux pleine. Quelle meilleure façon de quitter la France ? ;)
(1) : la course la plus serrée de ma carrière reste encore la demi-finale des championnats du monde juniors à Banyoles (Espagne) en 2004. Les 6 bateaux avaient franchi la ligne en 1 seconde et 63 centièmes. Nous nous étions emparés de la 3ème place, synonyme de finale.
(2) : chaque année depuis 2010, nous nous retrouvons avec Jo, JD et Cédric (quatre de couple 2006, 2007 et en partie 2008) lors d'un WE afin de tout simplement refaire le monde. Une belle preuve que l'amitié créée en bateau perdure même une fois la carrière terminée.